3.
La main desséchée. La confession des démons.
Les douze. Le péché contre l'Esprit. Les
parents de Jésus.
|
1. |
Il
entra de nouveau
dans une
synagogue. Et il
y avait là un
homme
|
|
|
dont la
main était
complètement
desséchée.
|
|
2. |
Ils
l'observaient
pour voir s'il
allait le guérir
le jour du
‑ sabbat.
|
|
|
C'était afin de
pouvoir
l'accuser.
|
|
3. |
Il
dit à l'homme
dont la main était
desséchée « Lève-toi,
là, au
|
|
|
milieu.
»
|
|
4. |
Puis
il leur dit
:
|
|
|
«
Est-il
permis, le jour
du sabbat, de
faire du bien ou
de faire du mal,
de sauver une
vie ou de la
tuer ? » Mais
eux se
taisaient.
|
|
5. |
Alors,
promenant sur
eux ses regards
avec colère,
affligé de
|
|
|
l'endurcissement
de leur coeur,
il dit à
l'homme
:
|
|
|
«
Étends la main.
»
|
|
|
Il l'étendit,
et sa main
redevint saine.
|
|
6. |
Lorsqu'ils
furent sortis,
les pharisiens
tinrent conseil
avec les hérodiens
pour le perdre.
|
|
7. |
Jésus
s'éloigna avec ses
disciples vers la
mer, et une grande
foule |
|
|
venue
de la
Galilée
le
suivit. |
|
8. |
De
la Judée aussi, de
Jérusalem, de
l'Idumée, d'au-delà
du |
|
|
Jourdain,
du
territoire
de Tyr
et de
Sidon,
une
grande
foule,
apprenant
tout
ce
qu'il
faisait,
vint
à
lui. |
|
9. |
Il
dit alors à ses
disciples de tenir
toujours une barque
à sa |
|
|
disposition,
à
cause
de la
foule,
pour
qu'elle
ne le
presse
pas. |
|
|
|
|
|
«
IL DIT
ALORS
A SES
DISCIPLES
DE
TENIR
TOUJOURS
UNE
BARQUE
A SA
DISPOSITION,
A
CAUSE
DE LA
FOULE.
»
Le
détail
est de
ceux
qui
trahissent
le
témoin
oculaire
:
Marc,
qui le
tient
de
Pierre,
est
seul
des
évangélistes
à le
noter.
De
fait,
à
maintes
reprises,
une
barque
toujours
prête,
comme
on en
voit
tant
à
poste
le
long
des
rives
du lac
(ci-dessus),
servira
de
refuge
à
Jésus,
soit
pour
échapper
à
ceux
qui
tentent
de le
toucher
avec
l'espoir
d'être
délivrés
de
leurs
misères
(Marc,
chap.
3,
vers.
9-10),
soit
pour
prendre
le
recul
nécessaire
afin
de
parler
aux
foules
qui se
bousculent
(Matthieu,
chap.
13,
vers.
I),
ou
encore
pour
les
fuir
et «
se
retirer
dans
un
lieu
désert
» favorable
à la
méditation
et à
la
prière
(Matthieu,
chap.
14,
vers.
13).
(CI.
Menant.)
. |
|
10. |
Car
il avait guéri
beaucoup de gens, si
bien que tous ceux
qui |
|
|
étaient
malades
se précipitaient
sur
lui
pour
le
toucher. |
|
11. |
Et
les esprits, les
impurs, lorsqu'ils
le voyaient, se
jetaient à
ses |
|
|
pieds
et
criaient,
en
disant
: «
Tu es
le
fils
de
Dieu !
» |
|
12. |
Mais
il leur enjoignait
avec force de ne pas
révéler qui il était. |
|
13. |
Puis
il gravit 1a
montagne, et il
appela à lui ceux
qu'il voulait.
Ils |
|
|
vinrent
à
lui. |
|
14. |
Alors
il en institua
douze, pour qu'ils
soient avec lui et
pour les |
|
|
envoyer
prêcher, |
|
|
|
|
|
«
PUIS
IL
GRAVIT
LA
MONTAGNE.
ET IL
APPELA
A LUI
CEUX
QU.IL
VOULAIT.
ALORS
IL EN
INSTITUA
DOUZE...»
...Les
voici,
gravissant
la
montagne
à la
suite
de Jésus,
dans
un
manuscrit
grec
du XI°
s. (ci-dessus
; à
la
Bibliothèque
nationale).
Les
«Douze»
ne
sont
pas
rigoureusement
cités
selon
le même
ordre
dans
les
trois
synoptiques
(Matthieu,
chap.
10,
vers.
2-4 ;
Marc,
chap.
3,
vers.
16-19
; Luc,
chap.
6,
vers.
14-16),
mais
Simon-Pierre
est
toujours
nommé
le
premier
et
Judas
le
dernier
(sauf
dans
les
Actes,
naturellement,
où le
nombre
est réduit
â
onze).
Jude
est
appelé
Thaddée
dans
Marc
et
Luc.
Marc
enfin
est
.seul
à
mentionner
le
surnom
de
Boanergès,
traduit
par
«Fils
du
tonnerre
», mais
qui
demeure
mystérieux
pour
les hébraïsants.
(CI.
B.N..)
. |
|
15. |
avec
pouvoir de chasser
les démons. |
|
16. |
Il
institua donc les
Douze
:
|
|
|
Simon,
auquel
il donna
le nom
de
Pierre, |
|
17. |
Jacques,
fils de Zébédée,
et Jean, frère de
Jacques, auxquels
il |
|
|
donna
le nom
de
Boanergès,
c'est-à-dire
: |
|
|
Fils
du
tonnerre, |
|
18. |
André,
Philippe,
Barthélémy,
Matthieu, Thomas,
Jacques, fils |
|
|
d'Alphée,
Thaddée,
Simon
le
Cananéen, |
|
19. |
et
Judas Iscariote,
celui-là même qui
le livra. |
|
20. |
Puis
il vient à la
maison, et la foule
se rassemble de
nouveau, au point
qu'ils ne pouvaient
même plus manger. |
|
21. |
Et
l'ayant appris, les
siens partirent pour
se saisir de lui,
car ils |
|
|
disaient
: «
Il s'égare
! » |
|
22. |
Et
les scribes qui étaient
descendus de Jérusalem
disaient : « Il
est |
|
|
possédé
de Béel--Zéboul
! »
et :
«
C'est |
|
23. |
par
le prince des démons
qu'il chasse les démons.
» |
|
|
|
|
|
«
ET LES SCRIBES
DISAIENT : C' EST
PAR LE PRINCE DES DÉMONS
QU' IL CHASSE LES DÉMONS.»
Faire
de ce Jésus de
Nazareth, dont ils
ne pouvaient nier
les pouvoirs attestés
par des actes connus
de tous, une sorte
de sorcier ayant
partie liée avec
les esprits
infernaux, comme il
en existait partout
dans les nations païennes
(ci-dessus
: un « chef des
magiciens » d'Égypte
; statuette thébaine
; au musée du
Louvre),
était
pour ces scribes
jaloux de leur
propre prestige une
bien tentante échappatoire
(chap. 3, vers. 22).
L'argumentation du
Christ est double :
aux yeux de tous,
Satan est doté
d'une intelligence
perverse mais
surhumaine; qui
pourrait le croire
assez stupide pour
favoriser sa propre
ruine
(vers. 24-26) ?
Si d'autre part Jésus
maîtrise les démons,
qui lui
appartiennent, c'est
qu'il est plus «
fort» que lui
(vers.
27).
(Cliché Saunier -
P.-G.)
. |
|
24. |
Mais,
les ayant appelés
à lui, il leur dit
en paraboles
;Comment |
|
|
Satan
peut-il
chasser
Satan
? |
|
25. |
Si
un royaume est divisé
contre lui-même, ce
royaume ne peut
se |
|
|
maintenir; |
|
26. |
si
une maison est divisée
contre elle-même,
cette
maison
ne
|
|
|
pourra
tenir. |
|
27. |
Si
donc Satan s'est
dressé contre lui-même
et s'est divisé, il
ne peut pas tenir,
il est fini. |
|
28. |
Et
personne, en pénétrant
dans la maison d'un
homme fort, ne |
|
|
peut
piller
ce
qu'il
possède
s'il
n'a
d'abord
lié
l'homme
fort
pour
piller
ensuite
sa
maison. |
|
29. |
En
vérité, je vous
dis que tout sera
pardonné aux
enfants des |
|
|
hommes,
péchés
et
blasphèmes,
autant
qu'ils
en
auront
proférés. |
|
|
Mais
quiconque
blasphème
contre
l'Esprit
saint
ne
peut
jamais
obtenir
de
pardon;
il est
coupable
d'un péché
éternel.
» |
|
|
|
|
|
«
EN VÉRITÉ
...
QUICONQUE
BLASPHÈME
CONTRE
L'
ESPRIT
-
SAINT
NE
POURRA
JAMAIS
OBTENIR
LE
PARDON
.»
La
formule
:
« en
vérité
»
(chap.
3,
vers.
2&),
conservée
dans
sa
forme
hébraïque
Amen,
dans
le
texte
grec
comme
dans
le
latin,
souligne
le
caractère
solennel
de
l'avertissement
à
ceux
qui pèchent
«
contre
l'Esprit
Saint
»
en
cherchant
à
confondre
son
action
avec
celle
de
l'esprit
mauvais.
Seul
le
refus
conscient
du
bien
échappe
à la
miséricorde
et au
pardon.
L'éloignement
volontaire
de
Dieu
et des
oeuvres
divines
fait déjà,
des
coupables,
les
damnés
livrés
au
sort
et aux
cruelles
étreintes
du
prince
des
anges
révoltés,
perdu
par
son
orgueil,
que la
tradition
chrétienne
identifie
avec
Satan.
(Ci-dessus
: détail
de «
l'enfer
» de
Fra
Angelico;
au musée
Saint-Marc
de
Florence.)
Cliché
Giraudon.
. |
|
30. |
C'est
qu'ils
disaient
: «
Il est
possédé
d'un
esprit
impur.
» |
|
31. |
Arrivent
sa mère et ses frères;
restant dehors, ils
le firent appeler. |
|
32. |
La
foule était assise
autour de lui, et on
lui dit : « Voici
ta mère et |
|
|
tes
frères
et tes
sueurs
dehors,
qui te
demandent.
» |
|
33. |
Il
leur répond alors : |
|
|
«
Qui
est ma
mère
? Et
qui
sont
mes frères
? » |
|
34. |
Puis,
promenant ses
regards sur ceux qui
étaient assis en
cercle
|
|
|
autour
de lui
: |
|
|
Voici,
dit-il,
ma mère
et mes
frères
!
Quiconque
fait
la
volonté
de |
|
|
Dieu,
celui-là
est
mon frère
et ma
soeur
et ma
mère.
» |
|
|
|
|